Par-delà les lieux dédiés, Scènes Obliques invente et expérimente depuis 1992 les modalités d’un autre rapport liant culture et territoires. Sur cette posture d’acteur innovant, l’association pose elle-même un regard critique et réflexif en faveur d’une vision ouverte, innovante et critique de la culture, de ses circuits de mise en vie et en démocratie, de ses réseaux d’acteurs. Plusieurs événements ont préfiguré la naissance des rencontres culturelles obliques, celles-ci étant elles-mêmes protéiformes. Le fil rouge de ces espaces de rencontre et de parole : l’ouverture du champ du débat sur la culture à tou.te.s, la tentative d’entendre et de valoriser une parole libre, échangée, appropriable par tou.te.s, dans la convivialité et le mouvement.
Explorer : parcourir en cherchant à découvrir… Voilà une noble et pertinente devise pour cet automne oblique à venir ! Elle résonne avec force avec la trajectoire et la quête des artistes qui nous accompagneront. En résidence de création, mais aussi d’observation et de rencontre, l’auteur de bandes dessinées Emmanuel Lepage rapportera quelques échos des terres lointaines, souvent extrêmes, qu’il a traversées ; à nouveau de passage dans nos montagnes, la romancière Aliona Gloukhova partagera les élans d’un chemin littéraire à l’œuvre, porté par ce que le poète Jaccotet aurait peut-être identifié comme un « paysage avec figures absentes » ; Chloé Moglia, chorégraphe et artiste circassienne, première invitée de nos résidences « Labo », poursuivra son travail singulier et de haute poésie
autour de la suspension… Le surgissement au plus près de ces univers sensibles nous a paru pouvoir constituer le levier d’une relecture accrue de nos paysages. Et si l’on se glissait dans la peau d’aventuriers et d’observateurs de l’ici-même ? Et si, profitant de la présence des artistes, une expédition collective nous conduisait d’une autre manière à la rencontre de nos lieux de proximité ? De l’esprit qui les anime ? C’est ce que, le temps d’une journée, nous tenterons ensemble en nous approchant autrement de la station des Sept Laux.
Autant d’arpentages qui, à l’instar de la marche, donnent dans le même mouvement une chance égale au proche et au lointain.