Les Alpes sont à l’avant-poste du réchauffement climatique. Inexorablement les glaciers reculent : d’un désert de glace, la haute montagne devient un désert d’éboulis et de moraine. La déprise glaciaire est aussi une mutation esthétique : les glaciers laissent apparaître un paysage indésiré quibouleverse l’imaginaire, les représentations, les pratiques.
« J’arpente les Alpes depuis 2024 et photographie à « hauteur » de glaciers. Le trouble de leur disparition qu’enregistrent mes photographies exprime autant ma détresse, une mémoire à sauvegarder que des horizons à esquisser, des imaginaires à ré-actualiser, des comportements et émotions à inventer pour ouvrir le champ des possibles. » O. De Sépibus
Né à Grenoble en 1969, Olivier de Sépibus vit aujourd’hui à Die, dans la Drôme. Il est photographe, plasticien, apiculteur, jardinier, « artiste errant plutôt qu’artiste marcheur », comme il le dit à l’occasion d’une exposition de ses
œuvres dans les jardins du musée de l’Ancien Évêché à Grenoble (2017-2018). Après avoir pensé devenir guide de montagne, il a travaillé pour un magazine d’escalade, puis s’est consacré au photojournalisme.
À partir de 2004, il oriente son travail vers une dimension artistique affirmée, sans abandonner l’objectif documentaire. Il entame le grand projet de "Montagne défaite", auquel il s’identifie et qu’il enrichit d’année en année d’expériences et d’engagements nouveaux.
Une préoccupation majeure guide toute son œuvre, en photographie, dans ses installations, ses dessins et ses architectures landartistes, et aussi comme apiculteur : c’est l’exploration de nos rapports avec le vivant, les entités naturelles, la totalité sensible que nous appelons le paysage.